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Les ressources intrinsèques

  • carole laurain
  • 14 nov. 2024
  • 11 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 janv.



Résumé en 30 secondes :
Vos ressources intrinsèques sont comme une boîte à outils personnelle - certains l'ont bien remplie, d'autres moins. De l'humour à la résilience, en passant par la créativité et l'optimisme, ces ressources sont essentielles tant pour les thérapeutes que pour leurs clients.
Mais comment les identifier ? Comment les développer ? Et surtout, comment les utiliser efficacement dans votre pratique thérapeutique ? De l'étudiant au praticien chevronné, découvrez comment transformer ces ressources cachées en véritables atouts professionnels, et pourquoi elles sont au cœur de l'approche en Thérapie Complémentaire.

La question des ressources intrinsèques est un des thèmes fondamentaux de l’EPS Ortra TC. Il est extrêmement important d’être en mesure d’en parler et d’établir des liens avec d’autres notions comme, entre autre, la résilience et l’empowerment.


Dans le cadre de la thérapie complémentaire, les ressources intrinsèques désignent donc les capacités et les qualités internes d'une personne, ressources cruciales qui peuvent être mobilisées pour faire face aux défis de la vie et renforcer la résilience. C’est une notion qu’on ne peut ignorer et qui est intiment liée au concept d’autonomie.


Du coup, concrètement, à quoi ressemblent ces ressources intrinsèques?



Elles peuvent prendre plusieurs formes, toutes très personnelles. En voici quelques exemples (et on n’est pas obligé de les avoir toutes…) :


  • Compétences émotionnelles : il s’agit de la capacité à identifier, comprendre et gérer ses émotions. Très important dans la régulation des états de stress!


  • Estime de soi : avoir une image de soi positive et croire en ses capacités. Pour renforcer cette ressource, on peut, par exemple, se fixer et atteindre de petits objectifs, au quotidien, pas à pas.


  • Capacité d'adaptation : il s’agit de se montrer le plus flexible possible face aux changements et aux défis. Accepter les chemins de traverse, ne pas buter sans cesse contre les mêmes difficultés, accepter que rien ne change, sauf le changement…


  • Spiritualité : la recherche d'un sens ou d'une connexion à quelque chose de plus grand que soi peut offrir un soutien quand la vie est un peu plus difficile. Cela peut se manifester par des pratiques spirituelles ou philosophiques, des lectures ou des apprentissages qui soutiennent la réflexion et la découverte… d’autre chose!


  • Humour : THE ressource, à mon avis! La capacité à trouver de l'humour dans des situations difficiles peut aider à alléger le stress et à changer la perspective sur une situation. L’auto-dérision est un excellent moyen de prendre du recul. Et oui, cela s’entraîne!


  • Optimisme : avoir une attitude positive face à l'avenir peut renforcer la résilience. Vous savez, le verre à moitié plein?


  • Créativité : la capacité à penser de manière créative peut aider à trouver des solutions nouvelles, voire inattendue aux problèmes.


  • Détermination : une vraie volonté et la capacité à persévérer, à ne pas abandonner face aux obstacles sont des ressources intrinsèques importantes.




Une personne surmonte un obstacle


On rencontre parfois des personnes qui ont moins, ou peu de ressources intrinsèques. Les raisons sont diverses, en voici quelques-unes :


  • Avoir grandi dans une famille dans laquelle l’autonomie, la prise de décision ou alors l’expression des émotions n’était pas valorisée. Ce genre de cadre peut sérieusement limiter le développement de ces compétences. Dans le même ordre d’idée, ne pas avoir eu de modèles positifs pour développer des ressources comme la gestion du stress ou l’empathie va avoir un impact évident sur nos propres facultés.


  • La peur, l’anxiété, la méfiance et d’autres mécanismes de défense ont quelque chose de paralysant et peuvent nous empêcher de développer et de mobiliser pleinement nos compétences intrinsèques.


  • Une vie sans défi ni à-coups peut entraîner un manque d’opportunités qui pourraient nous aider à développer nos ressources internes. Ce sont les expériences de la vie qui mettent à l’épreuve la résilience, la créativité et l’adaptabilité. Dans le même ordre d’idée, trop de confort nuit également au renforcement de nos capacités intrinsèques. Toujours rester dans sa zone de confiance nous prive d’occasions de tester nos ressources!


  • Une mauvaise auto-évaluation : avoir une vision négative de soi-même nous empêche de reconnaître nos forces et, du coup, de pouvoir compter sur elles en cas de besoin.




Finalement, une seule question se pose et elle est importante : est-il possible d'acquérir ou d’augmenter des compétences intrinsèques? Si oui, comment?


Alors oui, il est tout à fait possible, à n’importe quel âge, d'acquérir des ressources comme l’optimisme par exemple, même si elles ne sont pas ou peu naturellement présentes.


Cela demande cependant un effort plus ou moins conscient et une réelle volonté. On peut s’appuyer sur des outils tels que la pratique de la pleine conscience (l’objectif étant d’être présent, à soi, conscient de ses pensées et de ses émotions, sans jugement - un moyen de faire connaissance avec soi-même - pas la peine de s'asseoir dans la position du lotus pendant une heure, c'est un excercice qui peut parfaitement se faire quand on sort le chien), des exercices de reformulation cognitive (= recontextualiser les situations difficiles en y trouvant au moins une chose positive ou une leçon à tirer de l’expérience), tenir ce que les Anglo-saxons appellent un journal de gratitude (on écrit à la fin de la journée, ou quand on veut, ce pour quoi on est reconnaissant. Bon entraînement pour renforcer l’optimisme - on se rend compte des aspects positifs de notre quotidien qui seraient passés sinon inaperçus), utiliser des affirmations positives pour renforcer son attitude face à la vie (la méthode Coué, pour les plus anciens…), s’entourer de personnes, de mentors, lire des livres qui encouragent une vision optimiste de la vie, sortir de sa zone de confort pour développer des mécanismes d’adaptation puis d’estime de soi, choisir systématiquement le camp de la joie! Les outils sont nombreux, il faut cependant avoir envie de s’en servir.



Nos clientes - nos clients


Les thérapies complémentaires offrent un cadre particulièrement propice à l'acquisition et au renforcement des ressources intrinsèques. En favorisant la connexion entre le corps et l'esprit, base de la TC, ces méthodes aident nos clients, via le toucher, la respiration, le travail énergétique, à devenir plus conscients de leurs compétences et par là, à devenir plus autonomes, ce qui est finalement l'objectif de la thérapie complémentaire.



Séance de réflexothérapie


A partir de là, il s’agit d’identifier ces compétences chez les personnes qui viennent nous voir en cabinet. Les ressources peuvent prendre diverses formes comme l'auto-régulation émotionnelle (notamment en lien avec la gestion du stress), la conscience corporelle, la capacité d'adaptation. Ces compétences sont cruciales car elles facilitent le processus thérapeutique : une cliente qui est consciente de ses ressources peut mieux participer au processus thérapeutique.


Ces compétences sont également indispensables au renforcement de l’autonomie : en mobilisant ses propres compétences, un client devient l’acteur principal de son bien-être!


Pour les thérapeutes TC, être en mesure d’évaluer les ressources intrinsèques d'un client est essentiel. Quand on comprend où en est le client, on peut adapter l'approche thérapeutique, définir des objectifs qui soient réalistes et atteignables, renforcer les ressources qui sont déjà là et développer celles qui sont plus faibles.


Voici quelques méthodes pour effectuer cette évaluation, pendant une séance :


Lors de l’entretien de début/fin de séance


  • Questions ouvertes : utilisez des questions qui encouragent le client à parler de ses expériences, de ses émotions et de ses réactions face aux défis. A lui de trouver les mots qui exprimeront au plus près ses ressentis. Par exemple :


    • "Que faites-vous quand vous vous sentez stressé?"

    • "Comment prenez-vous soin de vous?"

    • "Quelles activités vous ressourcent?"

    • "Comment gérez-vous habituellement la douleur? »



  • Explorer les réussites passées : si la cliente vous raconte un épisode de son passé particulièrement difficile, demandez-lui comment elle a réussi à surmonter ces difficultés/traumas, ce qui peut révéler des compétences et des ressources internes que vous pourrez mettre en lumière et aider votre cliente à se rendre compte qu’elle a déjà pas mal d’outils à disposition pour aller mieux!


  • Langage positif : utilisez un langage qui valorise les compétences et les réussites de la cliente. Par exemple, au lieu de dire "vous devez améliorer votre gestion du stress", reformulez par "vous avez déjà des ressources, il n’y a plus qu’à les développer et je suis là pour vous accompagner. »



Observation

  • Comportement en séance : observez comment le client réagit à vos questions ou au contenu de votre discussion. Ses réponses émotionnelles et comportementales peuvent indiquer la qualité de ses ressources internes (capacité d’expression des ressentis, motivation au changement, qualité de présence et conscience corporelle, le niveau d’écoute de soi).


  • Langage corporel : le langage non verbal peut également fournir des indices sur la manière dont la cliente se perçoit et gère ses émotions - posture, ancrage, respiration (profondeur, rythme, localisation), capacité à se détendre, réponse au toucher thérapeutique.



Il arrive parfois que les ressources d’un client soient particulièrement appauvries. Il est alors difficile d’avancer dans le processus thérapeutique et comme thérapeute, on peut se sentir un peu démuni ou pire, remettre en cause nos compétences professionnelles.


On a toutes et tous eu l’impression de se retrouver face à un mur et ne pas trouver la porte qui nous permette d’avancer, de débloquer la situation.


C’est dans ces cas-là qu’il est vraiment important d’être en mesure d’identifier les indicateurs qui dénotent une faible capacité d’auto-observation chez une cliente et des compétences intrinsèques faibles. En voici quelques-uns :


  • Durant l’entretien, elle ne donne que des réponses vagues, ou très générales. Elle a de la difficulté à décrire des sensations précises ou intellectualise à la place de ressentir. Son discours est déconnecté du corps.


  • Physiquement, vous notez des tensions inconscientes chez votre cliente. Sa respiration est haute et superficielle et non perçue. Elle a du mal à localiser précisément une douleur.


  • Pendant le traitement, elle n’arrive pas à identifier les changements d’état, les variations énergétiques. Elle est incapable de décrire ce qu’elle ressent, ses réponses sont binaires (bien/mal) et sans nuance, son attention dérive facilement. Elle reste dans sa tête et ne vous rejoint pas dans le communication non verbale du traitement.


  • Lors des séances suivantes, elle ne donne que peu de retours sur les effets des séances, est floue sur les changements, a des difficultés à noter les évolutions. Elle est dans l’incapacité à relier symptômes et contexte.


  • Dans son comportement général, cette cliente sera peut-être constamment agitée, avec un besoin de parler permanent et une difficulté à rester dans l’instant présent.


Si on observe ce type d’indicateurs, il s’agira de guider l’attention de la personne (même dans des méthodes comme le shiatsu, où le silence est, normalement, d’or). On pourra lui proposer des exercices simples d’observation (si je pose ma main à cet endroit, que ressentez-vous?), attirer son attention sur la respiration et proposer certains rythmes (respiration en carré, 4-7-8…). Tout devra être fait pour accompagner la personne dans un développement progressif de la conscience corporelle.





Quand on est étudiant-e en thérapie complémentaire



Des étudiants discutent en rond


Quand on est étudiant-e dans une méthode de thérapie complémentaire corporelle, on est souvent soi-même mis au défi de ses propres ressources. Comment les identifier et comment les utiliser pour soutenir un apprentissage qui bouscule parfois les certitudes et les émotions?


Voici quelques outils qui permettent ce genre de travail d’exploration introspective (il y en a évidemment beaucoup plus, n’hésitez pas à partager vos idées/expériences!)


  • Tenez un journal de bord pour explorer vos pensées et émotions liées à votre apprentissage. Notez les moments de doute, de succès et d'émotions fortes. Le relire dix ans après votre installation en cabinet vous permettra de mesurer le chemin parcouru! Et une émotion posée sur le papier perd un peu de sa force…


  • Réfléchissez aux compétences que vous avez déjà, comme la patience, la curiosité ou l'empathie, et comment elles pourraient être utiles dans votre apprentissage. Posez-vous des questions : quelles sont mes forces? Comment réagis-je à l’inconnu?


  • On a toutes et tous vécu des moments plus ou moins difficiles. Pensez à ces situations, ces défis, que vous avez surmontés. Quelles ressources avez-vous mobilisées à ce moment-là ? Sur quelles compétences personnelles avez-vous pu compter?


  • Formez des groupes d'étude avec d'autres étudiants pour partager vos expériences et vos émotions. Vous êtes toutes et tous dans le même bateau, personne ne vous comprendra mieux qu’un collègue-étudiant!


  • Cherchez le soutien de formateurs ou de professionnelles expérimentées qui peuvent partager leurs propres ressources et stratégies mais également parler de leur parcours dans la découverte et l’apprentissage de telle ou telle méthode. Vous apprendrez ainsi peut-être que certains de vos mentors ont failli jeter l’éponge plusieurs fois!


  • Pratiquez le Qi Gong, le Yoga, des techniques de votre méthode que vous pouvez utiliser sur vous-même (par exemple du do-in si vous étudiez le shiatsu) ou n’importe quel autre type d’activité qui peut vous aider à vous reconnecter à votre corps et à vos sensations.


  • Prenez le temps d’identifier et de questionner les croyances qui vous freinent (vous savez, les fameuses croyances limitantes : je suis nul, les autres sont meilleurs que moi, je suis trop vieille pour apprendre, je dois être parfait… ). Quelles pensées négatives ressentez-vous ? Sont-elles fondées ?


  • Utilisez des techniques de visualisation pour imaginer des résultats positifs dans votre apprentissage, et renforcez ainsi votre confiance en vous. Ça marche vraiment! Projetez-vous et réjouissez-vous de ce qui est à venir!


  • Appliquez vos connaissances nouvellement acquises dans des situations réelles, par exemple en pratiquant sur des amis ou des collègues. Cela renforcera votre confiance en vous et vous permettra de découvrir vos ressources en action.


  • Demandez de vrais retours sur votre pratique pour comprendre vos forces et les domaines à améliorer. Ce sont les feed-backs critiques qui font avancer!


  • Reconnaissez les résistances qui apparaissent à certaines étapes de l’apprentissage, acceptez-les et transformez-les en opportunités de croissance. Ces résistances sont normales, font partie du processus d’apprentissage et indiquent du coup que vous progressez, alors bravo à vous!


Ce sont ces ressources qui vont vous aider à développer votre posture et à construire votre identité de thérapeute. Last but not least, comptez sur vos ressources intrinsèques pour gérer le stress des examens!




Et du côté des thérapeutes, ça se passe comment?



Y a-t-il des compétences intrinsèques indispensables au thérapeute complémentaire pour qu'il ne s'épuise pas, préserve son bien-être et garde toujours de l'intérêt pour son métier? Oui! Et elles sont toutes plus personnelles les unes que les autres… Voici cependant quelques exemples de compétences-clés, qui sont à la base d’une posture professionnelle équilibrée :


  • La capacité à rebondir après des situations/journées difficiles rencontrées dans le cadre du cabinet et à gérer le stress est cruciale. Cela permet au thérapeute de faire face aux défis sans se laisser submerger. Cela ne concerne pas que les relations thérapeutiques avec les clients mais également les aspects administratifs ou financiers, entre autres. A vous de trouver les outils de gestion du stress qui vous correspondent le mieux!


  • La capacité d’adaptation permet à la thérapeute de s'ajuster rapidement aux changements de circonstances, qu'il s'agisse des besoins des clients ou des imprévus dans la pratique. Cette capacité d'adaptation réduit le stress et l'anxiété liés à l’incertitude. Et cette souplesse de l’esprit contribue à rendre notre travail plus stimulant et engageant.


  • La capacité à réfléchir sur ses propres pratiques, émotions et réactions, être conscient de ses limites, biais et besoins permet d’apprendre, de comprendre et de s’améliorer continuellement. L’auto-observation pour identifier notre état de santé mentale et physique est une arme anti-burnout essentielle et cela s’apprend et s’exerce. Réfléchir sur sa pratique permet également une meilleure acceptation des erreurs. Grâce à cette compétence, on verra les erreurs comme des opportunités d’apprentissage plutôt que comme des échecs et on se pardonnera plus facilement…


  • Savoir comment gérer ses propres émotions et ne pas se laisser submerger par celles des clientes est crucial pour maintenir un équilibre émotionnel.


  • Très important : la soif d’apprendre! Se former régulièrement permet de rester à jour dans les pratiques, de renouveler son intérêt pour le métier et de faire des rencontres (souvent) enrichissantes.


  • Savoir poser des limites claires avec les clients, être capable d’ajuster un emploi du temps à ses possibilités (du coup égalment être clair avec soi-même) sont des capacités qui aide à prévenir l'épuisement professionnel et à maintenir une séparation saine et surtout indispensable entre vie personnelle et professionnelle.


  • Être capable de créativité, trouver des solutions et des approches nouvelles, peut-être plus adaptées à tel ou tel client. Être créative, c’est bon pour l’élasticité cérébrale!


  • Ressources extrinsèques : être capable d’identifier ce qui, dans notre quotidien de thérapeute, redonne des forces, nous reconnecte à nous-même, nous nourrit. Le contact avec la nature, le cadre familial, amical, la solitude, la méditation… Ces ressources sont infinies et il est important de les reconnaître, car elles peuvent réellement soutenir nos ressources intérieures!




Massage de la main


Partager nos expériences professionnelles, nos doutes, nos difficultés est un moyen de renforcer nos ressources intrinsèques, voir d'en développer de nouvelles! A ce titre, les supervisions, individuelles et/ou en groupe, sont des outils précieux qui nous aident à nourrir une réelle réflexion sur le sujet, réflexion qui nous permet d’être plus efficace dans notre travail et, dans le cadre de l’EPS-Ortra Tc, de démontrer une vraie compréhension du travail de thérapeute complémentaire.



Et vous, quelles sont vos ressources?







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